Cette page sur l'artillerie :
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décrit l'uniforme d'artillerie de 1918 à 1940,
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évoque le parcours d'officiers d'artillerie pendant l'entre-deux guerre
- Chef d'Escadron BOË.
- Sous-Lieutenant FERREUX du 67eRAA.
- Lieutenant du 64e RAA .
- Lieutenant MAIRE du 93e RAM de Grenoble.
- Lieutenant LAURENT du 154e RAP (Grenoble, Briançon, Modane).
- Chef d'Escadron REMUSAT du 4e RAD (Colmar, Mulhouse).
- Lieutenant CARTEAU du 1e RAD (Auxonne, Dijon).
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et retrace l'historique des régiments d'artillerie entre les deux guerres mondiales.
De gauche à droite:
- Adjudant des Bataillons et Compagnies d'Ouvriers d'Artillerie.
- Officier des BCOA.
- Officiers. Grande tenue et tenue de travail.
Une des 13 superbes planches à destination des tailleurs, illustrant Les uniformes de l'Armée Française.
De gauche à droite:
- Officier Dragon
- Officier de Hussards ou Chasseurs à Cheval
- Officier d'Artillerie
Illustré par H. de Foucauld dans "Uniformes de l'Armée Française" aux éditions Léon Claude.
I- Uniforme et grande tenue des officiers d'Artillerie.
Tunique bleu foncé, col et pattes de manches écarlates, pattes de collet bleu foncé, insignes ou numéros or, boutons or demi-sphériques avec canons croisés et grenade, galons et épaulettes or ; pantalon bleu foncé, doubles bandes écarlate. Képi : bandeau bleu foncé, calot bleu foncé ; ceinturon bleu foncé, plaques or.
Un colonel breveté d'Etat-Major.
Photo du chef d'escadron Charles Boë (1877 – 1947) en grande tenue.
Charles Boë né le 19 septembre 1877 à Castelsarrasin (82).
Il est engagé volontaire en 1896 comme canonnier de 2e classe.
Il intègre l'Ecole Militaire de l’Artillerie et du Génie, promotion 1904 et accède au grade de Sous lieutenant le 1 avril 1904, puis Lieutenant le 1 avril 1906.
Capitaine le 23 décembre 1913.
En août 1914, il combat en Lorraine puis en Belgique de novembre 1914 à février 1915.
Il est sur le front de Champagne (février à décembre 1915) : - Bois Sabot (mars 1915). - Cote 196 (mars 1915).
Il est atteint, le 12 novembre 1914, par plusieurs éclats d’obus, notamment à la main droite, au cours d’une reconnaissance d’un poste d’observation de Wormezelle (Belgique).
Il est à nouveau blessé par éclat d’obus au pied gauche le 25 octobre 1918.
Citation à l'ordre de la 97e D.I. du 3 juillet 1917 : " Excellent officier sur le front depuis le début de la campagne. A fait preuve dans les circonstances les plus difficiles des plus belles qualités de courage et de sang-froid. Le 28 juin 1917, a maintenu sa batterie en action pendant 42 heures sans arrêt malgré un violent bombardement d’obus de gros calibre et asphyxiants qui a duré plus de 4 heures. Soutenant le moral de ses hommes par une attitude calme et résolue. A contribué ainsi à arreter une puissante attaque ennemie conduite avec de gros effectifs."
Chevalier de la Légion d’Honneur en date du 13 juillet 1917 : " Capitaine (active) Commandant la 3e Batterie du 9e R.A. ; comme Commandant de Batterie depuis le début de la campagne, a montré en maintes circonstances de remarquables qualités militaires lesquelles se sont affirmées dans les situations les plus difficiles et dans les bombardements les plus violents ".
Citation 73e D.I. du 15 aout 1917 : " Commandant une batterie du groupement d’appui direct de l’attaque du 17 juillet 1917, s’est particuliérement distingué par son initiative, sa vigilance et sa décision en remplissant avec un plein succès toutes les missions qui lui ont été confiées pendant la préparation et l’éxécution de l’attaque ".
Chef d’escadron le 25 décembre 1926.
Lieutenant Colonel le 25 juin 1935. (instructeur EPOR 1933).
Mobilisé en 1940, Lieutenant Colonel Honoraire.
Officier de la Légion d’Honneur.
Croix de Guerre.
Croix des services Militaires Volontaires.
Il Décéde le 21 septembre 1947 à Juilliac (19).
D'autres photos sur le site de généalogie réalisé par la famille.
Un Colonel. La photo a été retouchée par le photographe sur la base d'une photo prise au grade de chef d'escadron. Deux erreurs sont à signaler de la part du photographe:
- l'ajout du galon supplémentaire de grade n'aurait pas dû se faire au niveau du parement de manche, mais au dessus pour avoir 3 galons sous le parement + 2 au dessus, au lieu de 4 + 1 comme représenté.
- les galons verticaux sur le dessus du képi auraient dû passer de 2 galons (capitaine et chef d'escadron) à 3 galons (Lieutenant-colonel et colonel). Au lieu de cela, le photographe en a représenté 5. Autant que de galons horizontaux!
Cet officier a été identifié par un visiteur du site.
Il s’agit de René Alphonse Lucien FERREUX
Engagé volontaire le 19 novembre 1927, il est nommé brigadier le 22 mars 1928 puis maréchal des logis le 1er septembre 1928.
Il renouvelle son engagement à trois reprises par contrats de 12 à 18 mois.
Le 1er octobre 1931, il est admis à l’école militaire d’artillerie de Poitiers en tant qu’élève officier.
Il est nommé sous-lieutenant un an plus tard le 1er octobre 1932 et détaché à l’état-major particulier à l’école d’application d’artillerie.
Puis un an plus tard, le 1er octobre 1933, il est affecté au 67° Régiment Artillerie d'Afrique (R.A.A) à Batna Biskra, division de Constantine (Algérie), régiment crée en mai 1929.
Le samedi 24 octobre 1936, il donne une conférence aux écoles de perfectionnement des sous-officiers de réserve de la division de Constantine, dans la salle des transmissions du 67e RA, « Fonctions du chef de pièce – cas particulier du tir sur attaque rapprochée sur but mobile – notion de balistique ».
Peu de temps après, en novembre 1936, il est placé hors-cadres et mis à la disposition du Haut-Commissaire de la République française en Syrie et au Liban pour être employé aux services spéciaux du Levant.
On le retrouve au Levant lorsqu’il prend le commandement du poste à Ayn-Diwar le 5 octobre 1937.
Il est promu capitaine le 25 juin 1939.
Après l’armistice, il rejoint le 15e Régiment d’Artillerie le 25 septembre 1940.
Il est cité à l’ordre de la nation, à titre posthume, par le gouvernement de Vichy le 9 juillet 1944. « Le commandant de GMR (Groupes Mobiles de Réserve) René Ferreux, de Lyon, qui a trouvé une mort glorieuse au cours d’un engagement avec les rebelles, alors qu’il assurait une liaison particulièrement dangereuse. » peut-on lire dans le « Cri du peuple » le quotidien de Jacques Doriot.
Citation à l’ordre de la nation :
« Le commandant de GMR Ferreux (René), [GMR "Fourvières"]chargé de mission à la section technique du maintien de l’ordre de Lyon, pour les motifs suivants : officier de GMR de grande valeur et d’une haute conscience professionnelle : le 12 juin 1944, s’est rendu spontanément en liaison dans un groupement des forces du maintien de l’ordre encerclé aux environs de Bourg-en-Bresse, n’hésitant pas à traverser une région particulièrement troublée. A réussi à remplir sa mission et à donner au chef du groupement les instructions qu’il avait la charge de transmettre. Arrêté sur le chemin du retour par une bande armée, a trouvé une mort glorieuse au cours d’un engagement avec les rebelles. »
Photo de mariage d'un Lieutenant du 64e Régiment d'Artillerie d'Afrique. Les autres officiers portent la tenue de jour.
La photo peut-être datée en 1939 ou 1940, comme le témoigne la présence des pattes de col modèle 1939 du capitaine-médecin présent à droite.
II- Parcours d'officiers d'Artillerie.
Ensemble ayant appartenu au lieutenant Pierre MAIRE:
Né le 03 septembre 1912 à Autrey le Vay (Haute-Saône)
Polytechnique Promo X31 (boursier)
Père : Joseph Alphonse, commandant au 146ème régiment d’infanterie
Mère : Belot, Marie Félicie Thérèse
Domicilié 26 avenue de Nancy à Metz
Desc.phys. : Cheveux châtains - Front moyen - Nez gros - Yeux gris vert - Visage rond - Taille 170 –
Scolarité : EXAMEN : La Flèche - CLASST : 205 - PASSAGE: 114e en 1932 sur 245 eleves - SORT : 076e en 1933 sur 245eleves
Corps : A.- en 1933-
Rens. situa.: Col. A. –
Dossier mili: REG.MIL. o -
1937 lieutenant au 61e RA de Metz
1939 Capitaine – aucune mention d’affectation à cette date
1940 Chef d’escadron à la Direction des études, Ecole supérieure de Guerre
1941-1948 : pas d’annuaires
1949-1950 Chef d’escadron à la Direction des études, Ecole supérieure de Guerre
1951-1952 Stagiaire, Ecole supérieure de Guerre
1953-1954 Chef d’escadron breveté à l'Etat-Major de la 1ère région militaire, Invalides
1955-1958 Lieutenant-colonel breveté– aucune mention d’affectation à cette date
1959-1963 Colonel breveté– aucune mention d’affectation à cette date
1964-1965 Colonel breveté, CSI Ecole militaire
1966-1979 Colonel breveté (HC), professeur au lycée de Champigny
1980 Colonel breveté (HC)
1980 retraité
Décédé le 13 février 2005
©Collections Ecole polytechnique
Il pourrait s'agir du Lieutenant Charles Théodore LAURENT, Polytechnicien X28, lieutenant depuis le 1er octobre 1932 au 19ème R.A. puis en 1938, capitaine au 40ème Régiment d'Artillerie Nord-Africain, résident à cette date 22 rue Baron Louis à Toul.
Ou bien du Lieutenant Georges Fréderic LAURENT, lieutenant depuis le 1er octobre 1932 au 12ème RA.
Reconstitué à Grenoble le 1er août 1919, le 154ème RAP est stationné en 1920 comme suit:
- Etat-Major à Grenoble (quartier de Bonne)
- Ier groupe à Briançon (caserne Colaud)
- IIème groupe à Modane (caserne Loutraz)
- IIIème groupe et Peloton Hors-Rang à Grenoble (fort Rabot)
En octobre 1934, le régiment est réorganisé comme suit:
- Etat-Major et PHR à Grenoble (quartier Bayard)
- Ier groupe à Grenoble (1ère batterie) et Modane (2ème batterie - Replaton et Sapey)
- IIème groupe à Grenoble (4ème et 6ème batteries) et Tournoux (5ème batterie)
- IIIème groupe à Briançon (7ème et 8ème batteries - caserne Colaud, fort des Têtes)
Le régiment forme alors l'artillerie des secteurs fortifiés de Savoie SFS et du Dauphiné SFD.
Le 16 octobre, le 154ème Régiment d'Artillerie à Pied devient le 154ème Régiment d'Artillerie de Position.
A la mobilisation en août 1939 il est reconstitué comme suit:
- le Ier groupe forme le 164ème RAP en Savoie
- le IIème groupe forme le 162ème RAP en Ubaye et Queyras
- le IIIème groupe forme le nouveau 154ème RAP en Briançonnais
Deux photos à deux périodes différentes de Louis Edmond REMUSAT. C'est le père de Jean REMUSAT présenté sur la page des Chasseurs.
Ancien officier Chasseur d'Afrique en 14-15, il est démonté et se trouve à la tête d'une batterie du 270eme RAC avec laquelle il terminera la Première Guerre. Après diverses affectations dans des unités d'artillerie en Afrique du Nord, et un retour à Colmar au 4eme RAD, on le retrouve au 159e RAP en 1939 et prendra part aux combats de mai/juin 1940 à la tête d'un groupe du 91e RAD (44ème DI 5ème Armée) avec lequel il sera fait prisonnier.
La tenue du Lieutenant Robert Joseph Théophile CARTEAU.
Lieutenant depuis le 1er octobre 1929, le Lieutenant CARTEAU est en 1933 affecté à l'Etat-Major particulier de l'Ecole d'Application de l'Artillerie.
Le 1er RAD sera rattaché à la 15ème Division d'Infanterie Motorisée sous les ordres du Général Juin. Il participera à la bataille de Gembloux les 14 et 15 mai 1940. Il sera cité à l'ordre de l'armée et décoré de la Croix de Guerre 1939-1945 à cette occasion.
III- Transformations de l'Artillerie.
A la sortie de la première guerre mondiale, l'Artillerie dispose de matériels abondants et de calibres variés lui permettant de faire face aux différentes missions qui pouvaient lui incomber. Dans une période de pénurie, l'adoption d'un matériel nouveau n'avait donc pas de sens. Malgré sa trajectoire tendue, le 75 reste l'arme favorite de l'artilleur français. Il fera même en 1940, une excellente pièce antichars. On envisage toutefois le remplacement progressif du 75 par un obusier de 105.
Les travaux auxquels s'appliqueront les artilleurs porteront sur:
- l'observation et la préparation du tir
A la fin de la Grande Guerre, le tir de l'Artillerie qui s'était adapté à la guerre de position, nécessitait des calculs savants et longs, peu compatibles avec la guerre de mouvement possible. L'instruction générale sur le Tir de 1931 insiste sur l'importance grandissante de l'observation et la substitution du contrôle du tir au réglage trop long, trop indiscret et trop gaspilleur de projectiles. Le contrôle se fait par avion, par ballon et par section de renseignement par observation terrestre (SROT). La prise de possession topographique du terrain par l'officier orienteur réalise l'homogénéité de tir du Groupe.
- la munition
- la mobilité du matériel
La question se pose de savoir si, pour les matériels légers, l'artillerie automobile doit se substituer à l'artillerie hippomobile. Les décrets du 23 juin 1933 et du 14 janvier 1934 poursuivent la motorisation de certains Groupes et de certains Régiments des Divisions de Cavalerie.
- la liaison avec l'infanterie.
Le problème de liaison Inf-Art reste toujours délicat à résoudre. La juxtaposition des PC ou l'envoi de détachements de liaison de l'artillerie auprès du PC du fantassin sont à préconiser en fonction des circonstances. Les manœuvres interarmes permettent un meilleur rendement. Fantassins et artilleurs fraternisent pour rechercher quelles sont les servitudes et les difficultés de l'Arme sœur et quelle aide ils peuvent réciproquement se procurer. Les progrès accomplis par la radiotélégraphie et la radiotéléphonie sont de nature à exercer une influence décisive sur la permanence de la liaison Inf-Art, qui conditionne la manœuvre.
Carnet de guerre - "Pour moi le Capitaine est mort"
Récit du Capitaine Coutrot, officier du 306e RACP de la drôle de guerre à l'armistice.
Les régimentsaujourd'hui.
- Le 1er RA de Belfort
- Le 17e 17e GA de Biscarrosse
- Le 28e groupe géographique (28e GG) d'Haguenau
- Le 35e RAP de Tarbes
- Le 40e RA de Suippes
- Le 54e RA d'Hyères
- Le 61e RA de Chaumont
- Le 68e RAA de La Valbonne
- Le 93e RAM de Varces
Pour aller plus loin, visitez la page sur l'Artillerie Coloniale.
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