L'arme du génie dans le musée en ligne sur l'histoire et l'uniforme de l'officier Français de 1918 à 1940:
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illustre l'uniforme du génie de 1918 à 1940,
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évoque le parcours d'officiers du génie pendant l'entre deux guerres,
- 12ème Régiment du Génie
- Sous-Lieutenant du Génie
- Lieutenant-Colonel du 10ème RG
- Lieutenant-Colonel Pierre Louis MALAU du 1er RG
- Sous-Lieutenant du 19e RG
- Officiers du 3e RG
- Officiers de l'Ecole militaire et d'application du Génie (Versailles)
- Général Gustave Ferrié
- Officiers du 34ème BG (Bizerte)
- Sergent Jean Loirat du 3e RG (Arras)
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et retrace l'historique des régiments du génie entre les deux guerres mondiales.
I- Uniforme et grande tenue des officiers du génie.
Description de l'uniforme d'officier dans les planches descriptives du Bulletin Officiel éditées en 1937 par le Ministère de la Guerre.
II- Parcours d'officiers du génie.
Opération de franchissement du Rhin, probablement à Saint-Goar.
A droite, le chef de corps du 12e Régiment du Génie en tenue modèle 1922. Il s'agit potentiellement du Colonel Normand ou du Colonel Naquet-Laroque.
Créé le 1er octobre 1920 à Spire pendant l'occupation de l'Allemagne. Le 12e RG est issu du regroupement des compagnies de sapeurs mineurs et sapeurs pontonniers de l'armée du Rhin. Il est dissous le 1er mars 1929.
- Sous-Lieutenant du Génie
Jeune sous-lieutenant. La plaque émaillée figurant sur la bâtiment derrière "Restaurant Caillon" ne permet malheureusement pas de situer la scène.
Lieutenant-Colonel du 10e Régiment du Génie, régiment recrée le 1er octobre 1936 à Besançon.
Il est Officier de la Légion d'Honneur, titulaire de la croix de guerre 14-18 avec 3 étoiles et 1 palme, de la médaille commémorative du Maroc avec une agrafe, de la médaille Interalliée et la médaille commémorative 14-18.
Lieutenant-Colonel Pierre Louis MALAU du 1e Régiment du Génie (Strasbourg, Besançon).
Il est Commandeur du Ouissam Alaouite, chevalier de la Légion d'Honneur, titulaire de la croix du combattant, de la médaille coloniale avec deux barrettes, de la médaille Interalliée, de la médaille commémorative 14-18 et d'une médaille qui pourrait être la médaille Espagnole de la guerre du Rif Marocain.
Pierre Louis MALAU est né en août 1886 à Bel Abbès, son père est officier d'administration principal du génie. En 1912, année de son mariage, il est lieutenant du génie à l'école de l'artillerie et du génie.
En juillet 1925, il est muté au 51eme BG. En janvier 1927, il est signalé comme capitaine à Rabat. Il est nommé au grade de chef de bataillon à la Direction des Chemins de Fer Militaires au Maroc en mars 1928. Il est en effet basé en novembre 1928 à Midelt.
Jeune sous-lieutenant du 19ème RG.
La photo est postérieure au 15 octobre 1935, date à laquelle le 19e RG est reformé à Hussein Dey par fusion des 32e et 45e BG. Il est transformé en dépôt de guerre le 3 septembre 1939, à la déclaration de guerre entre la France et l'Allemagne, avant de reprendre l'appellation de régiment en septembre 1940.
Portrait et vitrine présentant la tenue modèle 1931 du Général Gustave Ferrié, considéré comme le pionnier des transmissions et de la radiodiffusion.
Képi modèle 1935 d'un sergent rengagé du 3ème régiment du génie d'Arras.
Fausse jugulaire et chiffres en métal doré.
L'intérieur est orné d'une photo de mariage du propriétaire du képi.
Entre la photo et le képi, a été ajouté, a posteriori, un oval en carton indiquant l'idéntité du sergent Jean Loirat et de celle de son épouse, ainsi que la date de leur mariage en 1937.
Derrière ce carton, on retrouve le marquage habituel du tailleur Delépine du 3ème régiment du génie d'Arras.
Sur le bandeau de sudation du képi sont fixées les initiales JL de son proprétaire.
III- Historique des régiments du génie de 1918 à 1940. Extraits de l'ouvrage "Le Génie" du Colonel ER J. Roche publié en 1985 par l'EAG.
La campagne 1914-1918 avait mis en lumière l'importance de l'Arme du Génie. Les effectifs avaient cru régulièrement, en particulier ceux des unités de télégraphistes et de sapeurs de chemins de fer. L'occupation de la Rhénanie, l'ouverture de théâtres d'opérations extérieures avaient entraîné la création d'unités nouvelles.
A partir de 1929, la construction de la ligne fortifiée du nord-est accroissait l'importance des unités d'électromécaniciens.
Cependant, la diminution du temps de service, 18 mois, puis un an, faisait baisser les effectifs. D'autre part, l'équipement mécanique du génie, sauf dans le domaine des franchissements, ne progressait pas d'une façon satisfaisante.
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De 1919 1928
Les neufs régiments de sapeurs-mineurs existant en 1914 subsistent. Un nouveau régiment de pontonniers, le 17è, est créé en 1923. Il constitue avec le 7è la brigade de pontonniers.
Le 30è bataillon remplace le 7è à Besançon mais sera dissous en 1923.
A l'armée du Rhin est créé le 12è Régiment à 3 bataillons.
Le 8 mars 1922, une compagnie du génie est donnée à chacune des brigades d'occupation de Düsseldorf et de Duisburg.
En janvier 1923, le bataillon de Bonn est transféré à Oberkassel. Il constitue le génie du 32è Corps d'armée. Le 2è bataillon reste à Spire.
De 1922 à 1924, l'activité des sapeurs est absorbée en grande partie par la protection des voies ferrées et leur rétablissement.
L'instruction se poursuit activement à partir de 1924. Il faut, à ce propos, citer la construction dans le bras mort de Mechtersheim d'un pont de 13 tonnes d'une longueur de 88 m, sur bateaux autrichiens récupérés à Germersheim. Cette construction qui a eut lieu du 5 au 16 octobre 1925 permit de reconnaître le plan d'eau que constituait le bras mort. C'est là que, 19 ans plus tard, devait s'effectuer le franchissement du Rhin de vive force par le 101è régiment du génie.
En dehors du 12è génie, les troupes d'occupation comprenaient les 42è et 44è bataillons de sapeurs télégraphistes et le 52è bataillon de sapeurs de chemins de fer.
En France, le 15è régiment du génie - voie de 60 - est créé, à Toul, le 1er avril 1922.
A Nancy est créé en 1923 le 18è régiment de sapeurs-télégraphistes.
Des unités étaient également créées :
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- au Levant : 3 bataillons en 1920-1921, 3 compagnies spéciales à recrutement autochtone.
- au Maroc : 3 bataillons à Rabat :
- 31è bataillon de sapeurs mineurs,
- 41è bataillon de sapeurs télégraphistes,
- 51è bataillon de sapeurs de chemin de fer.
- en Algérie, le 19è bataillon est, en 1923, scindé en deux bataillons : le 32è (sapeurs mineurs) et le 45è bataillon mixte (sapeurs télégraphistes et sapeurs de chemins de fer).
- en Tunisie : le 34è bataillon de sapeurs-mineurs et sapeurs-télégraphistes.
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En résumé, en 1927, l'arme du génie comprenait :
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- 10 régiments de sapeurs-mineurs ou pontonniers,
- 2 régiments de sapeurs de chemins de fer,
- 2 régiments de sapeurs-télégraphistes,
- 4 bataillons formant corps de sapeurs-mineurs,
- 4 bataillons formant corps de sapeurs-télégraphistes,
- 2 bataillons formant corps de sapeurs de chemins de fer.
- 1 bataillon formant corps de sapeurs-mineurs et sapeurs-télégraphistes.
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De 1928 1939
Le service de 18 mois, puis d'un an, a pour effet la diminution des effectifs.
On sacrifia d'abord les unités en occupation en Allemagne: le 12è régiment fut dissous.
Au Levant et au Maroc, furent dissous les 43è, 51è et 53è bataillons.
En métropole, le 9è à Metz fut dissous et remplacé par le 2è; les 10è, 11è et 17è régiments disparurent et le 1er fut transféré de Versailles à Strasbourg en 1929.
C'est aussi la période de la construction de la ligne fortifiée du N.E., dite ligne Maginot. Dans chacun des 4 premiers régiments, fut alors créé un bataillon d'électro-mécaniciens.
En 1929, était créé, à Montpellier, le 28è régiment de sapeurs-télégraphistes.
En 1935, le rétablissement du service de 2 ans permit de recréer à Besançon le 10è régiment.
En Algérie, naquit le 19è régiment, formé le 16 octobre 1935 à partir des 32è et 45è bataillons.
Le 38è régiment de sapeurs télégraphistes fut créé à Montargis le 16 octobre 1937 avec les éléments provenant des 8è et 28è régiments. Ce régiment fut commandé par le colonel Jaubert, plus tard inspecteur général du génie. Le nombre des régiments de sapeurs-télégraphistes était ainsi porté à 4.
A la veille de la seconde guerre mondiale, le génie avait la composition suivante :
- 7 régiments de sapeurs-mineurs : les 1er, 2è, 3è, 4è, 6è, 7è et 11è en métropole
- 1 régiment mixte mineurs-télégraphistes - chemins de fer : le 19è à Hussein Dey (Algérie)
- 2 régiments de sapeurs de chemins de fer (le 5è et le 15è)
- 4 régiments de sapeurs-télégraphistes (les 8è, 18è, 28è, 38è)
- 1 bataillon mixte de sapeurs-mineurs et sapeurs-télégraphistes (le 34è à Bizerte)
- 1 bataillon mixte, mineurs et chemins de fer (le 31è à Rabat)
- 1 bataillon mixte, mineurs et télégraphistes (le 33è à Beyrouth)
- 1 bataillon formant corps de sapeurs-télégraphistes (le 41è à Rabat).
Malgré l'expérience acquise au cours de la campagne 1914-1918, l'effectif des sapeurs mineurs était en nette diminution par rapport à 1914.
En dehors de la question effectifs, le problème de l'emploi du génie était imparfaitement résolu : le génie était considéré comme l'« arme du travail » . Il s'est confirmé au cours de la campagne 1939-1945 que le génie était en fait une arme combattante.
Cette conception de l'« arme du travail » eut pour conséquence la stagnation des matériels qui, en 1939 étaient pratiquement les mêmes qu'en 1919 : pelles et pioches.
Les matériels plus élaborés : électrique, pneumatique, etc ne se trouvaient guère aux échelons inférieurs au corps d'armée.
Un retard considérable par rapport à l'adversaire s'était créé également dans le domaine des mines, antipersonnel et antichars.
Cependant, le génie français était sur le plan des franchissements, nettement en avance sur les puissances européennes, tant sur le plan des ponts d'équipage que sur celui des ponts de chemins de fer, ces derniers étant, il est vrai, déjà très en avance lors de la première guerre mondiale.
La France était également en avance sur le plan des transmissions militaires et en particulier de la télégraphie sans fil grâce aux travaux du général Ferrié. Les transmissions prirent de plus en plus d'importance et étaient comprises dans les attributions du génie.
C'est en 1942 que les régiments de sapeurs-télégraphistes quittèrent le génie et que fut créée l'arme des transmissions.
Par contre, le domaine des ponts de circonstance avait été, à de très rares exceptions près (Pont Tarron en particulier) négligé car ces matériels apparaissaient comme vétustes et périmés.
On voulait trop bien faire.
On avait oublié le mot du général Estienne :
« Réaliser, c'est accepter de propos délibéré, de faire oeuvre imparfaite »
ainsi que le mot de Louis Renault :
« La recherche du parfait est la négation du progrès » .
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La mobilisation
Le Génie occupe dans l'armée de terre une place modeste : à l'échelon division comme à l'échelon Corps d'Armée se trouve un petit bataillon à deux compagnies.
D'autre part, nous l'avons dit, ses méthodes et doctrines d'emploi n'ont que peu évolué depuis la première guerre mondiale. Sa modernisation est timide et partielle.
Les travaux de terrassement se font encore à la main ; les mines, dont les premières sont sorties en 1936, sont en très petit nombre ; il n'existe pas de détecteur.
Les matériels de pontage sont insuffisants .
le pont FCM (1) normalement de 21 tonnes ne permet le passage du char B (30 tonnes) que grâce à des combinaisons complexes.
Enfin, l'élite des officiers du génie est engagée dans la construction de la ligne fortifiée du Nord Est.
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La fortification
Aux yeux de l'opinion, le renom du génie est inséparable de la fortification, bien qu'il n'ait été bien souvent à l'époque moderne, qu'un exécutant des principes et des conditions arrêtés par les pouvoirs publics et par le haut commandement.
Certaines constatations s'imposent :
- les succès ennemis sont remportés dans les zones où la fortification est faible, c'est à dire dans les secteurs démunis de gros ouvrages ou dans les secteurs de construction postérieure à 1936, traitée à l'économie.
- par contre, les attaques ennemies échouent dans les secteurs où la fortification est rationnellement construite et achevée et où les ouvrages peuvent s'appuyer mutuellement.
Le cas le plus probant est celui du secteur de Haguenau qui, encerclé depuis 15 jours, n'a capitulé que le 1er juillet, soit plus d'une semaine après la signature de l'armistice et sur ordre du gouvernement français.
« Sans qu'on puisse trop inférer de ces remarques forcément partielles, on est cependant en droit de conclure que dans ce domaine si controversé de la valeur de la « ligne Maginot » , le génie peut revendiquer la certitude de n'avoir pas oeuvré en vain et de ne pas avoir agi à contrecourant des contingences de l'époque.» (RHA 1966)
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Les opérations de 1939 - 1940
Dans la première phase, on assiste à une période stable mise à profit par le génie pour effectuer un travail considérable d'amélioration en profondeur de la fortification existante : obstacles antichars, abris bétonnés, etc
Dans la phase qui débute le 10 mai 1940 par l'attaque allemande, le génie, dans la manoeuvre en retraite, multiplie les destructions ct les obstacles au contact même de l'ennemi.
Emplacement des régiments fin 1933:
1e Strasbourg, Besançon
2e Metz
3e Arras, Versailles
4e Grenoble
5e Versailles
6e Angers
7e Avignon
8e Versailles, Mont-Valérian, Montoire
15e Toul, Chartres (sapeurs de chemin de fer)
18e Nancy
28e Montpellier
Bataillons formant corps:
31e Rabat
32 Hussein-Dey
33e Beyrouth
34e Bizerte
41e Rabat
45e Hussein-Dey
51e Rabat
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