Cette page sur les interprètes militaires :
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décrit l'uniforme des interprètes militaires de 1918 à 1940,
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évoque le parcours d'officiers interprètes militaires,
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et retrace l'historique des interprètes militaires entre les deux guerres mondiales.
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De gauche à droite:
- Régiment Etranger de Cavalerie.
- Zouave.
- Régiment Etranger d'Infanterie.
- Interprète de langue Arabe.
- Bataillon d'Infanterie Légère d'Afrique.
Insigne d'Interprète Militaire. La couleur bleue du fond est caractéristique des interprètes détachés auprès de l'Armée Britannique. Pour se distinguer, les interprètes près l'armée américaine, reçurent le même sphinx sur fond vert, couleur de tradition du train, dont le 19e escadron armait l'école des interprètes de Biesles (Haute-Marne).
Source de l'image: "L'Armée française dans la Première Guerre mondiale" de Stéphane Dekerle et Laurent Mirouze.
Photo anonyme datant de la fin des années 1910, début années 1920, d'un lieutenant interprète militaire non-arabisant comme le montre l'absence de croissant en complément des branches d'olivier sur les pattes de col. Bandeau de képi et pattes de col sont en velours bleu outremer.
Képi d'adjudant interprète.
Turban en velours bleu outremer. Galons, boutons lisses et fausse jugulaire argentés.
La faible hauteur du turban est caractéristique d'une production du début des années 1920.
On notera le caractère discret du fil de soie rouge, mélé au métal argenté des soutaches. On peut dénombrer 1 fil de soie pour 7 fils argentés.
On est bien loin du ratio de 1/3 du réglement. Ce ratio passe à 1/5 à partir du 27 juin 1929.
Parcours d'un interprète atypique, celui de Jules Legras. Agrégé d'Allemand, c'est en tant que russophone qu'il participe à la mission du Général Janin de 1917 à 1920. Son parcours est à découvrir sur le site du centenaire 14-18 . L'ensemble du fond dont proviennent ces deux clichés est consultable à la Bibliothèque Municipale de Dijon.
Photo prise à Alger, datant des années 1920, d'un sous-lieutenant interprète militaire arabisant comme le montre le croissant associé aux branches d'olivier à la fois sur le képi et sur les pattes de col.
Ensemble d'un Lieutenant Interprète, malheureusement anonyme, officier de la Légion d'Honneur et titulaire de la croix de guerre.
Les interprètes autres que ceux de langue arabe reçoivent le 31 mai 1930 la grenade simple au képi et au collet.
Pour ceux de langue arabe, la description du 28 mai 1931 conserve le bouton à tête de sphinx et crée une plaque de ceinturon ornée du même symbole.
Ces attributs (boutons et ceinturon) sont remplacés le 6 septembre 1932 par ceux représentés ci-dessous.
Les ornements traditionnels de collet et de képi (croissant avec rameaux d'olivier) sont à leur tour modifiés le 16 février 1933: croissant et grenade au collet, képi sans insigne.
Du fait de la rapide évolution du monde musulman et l'importance sans cesse grandissante prise par les éléments nord-africains dans l'organisation de la défense nationale, le gouvernement Daladier crée, par décret du 14 juin 1938, le corps des officiers des affaires militaires musulmanes (AMM) par changement d'appellation du corps des officiers interprètes, termes qui semblaient confiner ces conseillers indispensables, d'un niveau de culture générale élevé, dans un rôle de traducteur.
Le corps des affaires militaires musulmanes est donc l'héritier du corps des interprètes de l'armée d'Egypte de 1798 et de l'armée d'Afrique de 1830. Il est composé de spécialistes de la langue arabe et du monde musulman, recrutés par concours, et constitue avec le comité des amitiés africaines, l'autre grande illustration de la politique musulmane de la France à la fin des années 30, fondée sur la conviction de l'interdépendance entre le moral des tirailleurs et celui du milieu civil qui les entoure et dont ils sont originaires. Chaque régiment "indigène" possédait son AMM. Parlant et enseignant l'arabe, ayant étudié la sociologie musulmane, il est l'interprète du commandement auprès des indigènes et des indigènes auprès du commandement, apportant aide et réconfort tout en permettant au commandement une connaissance profonde de l'unité. Sur les 120 officiers constituant le corps des Affaires Militaires Musulmanes, 42 officiers furent envoyés en métropole en 1939-40.
Tenue de l'Interprète Lieutenant Louis LACOUX.
L'Interprète lieutenant Lacoux, est affecté le 24 juillet 1932 aux affaires indigènes de Tunisie, poste de Matmata, poste de Zarzis. Par décision ministérielle du 20 juillet 1935, il est muté au service central des affaires indigènes à la résidence générale de Tunis (service central).
En septembre 1935, une importante trouvaille de pièces romaines a été faite à El-Hamadi, à 3 kilomètres 500 au sud-ouest de Zarzis et à 300 mètres environ au sud de la route allant à Médenine. Deux ouvriers carriers, qui dégageaient de grosses pierres dans un jardin, ont mis au jour, à 2 m. 50 environ au-dessous du niveau du sol, un pot en terre cuite contenant 1.253 monnaies. "Grâce à l'heureuse intervention de M. l'interprète-lieutenant
Lacoux, commandant le Cercle de Zarzis, le Musée du Bardo est entré en possession de la totalité des monnaies découvertes à El-Hamadi. "
Le 19 septembre 1938, le lieutenant Lacoux est à nouveau affecté à l'annexe de Zarzis, cette fois en tant qu'officier du corps des Affaires Militaires Musulmanes, crée le 18 juin 1938.
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